Un pt’it bout tout en bois



Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 01/08/2013 – ISWC : T-703.383.145.9 

1°)- Ça sent le bois de cèdre, la patine d’antan.
L’établi du vieux maître s’éclaire, soleil levant.
Ses gouges et ses ciseaux, en vieil acier trempé,
Sont rangés, comme il faut, au mur de l’atelier.
Les scies qui débitaient les planches à pleines dents
Ne mordent désormais que la poussière du temps.
Des copeaux enlacés s’étreignent de chagrin.
On n’entend plus siffler le rabot du matin.

2°)- Tout est là comme avant mais rien n’est plus pareil
Car l’homme au bois dormant s’est réveillé au ciel.
Le petit apprenti entre dans la lumière.
Son ombre le grandit, presque autant que son père.
Il parcourt en silence, la pièce du regard,
Là, les précieuses essences, ici, les bois moins rares.
Et partout des outils dignes de cet artiste,
Ce luthier de génie qui a quitté la piste.

3°)- Plus haut sous les chevrons, précieusement classés
Dans des tubes en carton, les plans qu’il dessinait.
Soudain le grand garçon, pieds joints sur l’établi,
En trouve un à son nom, tend les bras, le saisit.
Il chasse la poussière et déroule son plan.
L’épure est singulière, on dirait un enfant.
Au dos de ce tracé, celui d’une mandoline
Qui reste inachevée, par volonté divine.

4°)- L’artisan musicien voulait-il lui offrir
Une œuvre de ses mains juste avant de partir ?
L’autre face est peut-être l’esquisse d’un jouet,
Une marionnette sans fil pour la porter.
Listé pour le débit, chaque élément du corps
Serait scié dans un buis aux couleurs des blés d’or.
Pour qu’il puisse sourire, sa bouche s’ouvre en grand
Ses yeux seront saphir, profondeur océan.

5°)- Le garçon est ému, ce dessin est troublant,
Lui qui n’a jamais eu qu’un papa pour maman.
Ce tracé retrouvé, ce petit personnage,
Semble lui ressembler, il est à son image.
La date sur le plan, quelle coïncidence,
Elle est bien cependant celle de sa naissance.
Mais ce petit bonhomme sculpté, même joli,
N’est pas une personne, un petit apprenti.

6°)- Alors en cherchant bien au fond de sa mémoire
Le garçon se souvient et s’ouvre à son histoire.
Il n’a pas souvenir d’avoir ouvert les yeux
Mais ils sont bleu saphir. On ne peut dire mieux.
Il était une fois au cœur d’un atelier
Un p’tit bout tout en bois qui s’est mis à marcher
On entend le rabot siffler de bon matin.
Le petit Pinocchio continue le chemin.

 

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