Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 16/03/2000 – ISWC : T-003.906.293.5
1°)- Ma brav’ mère n’a pas eu le choix, quand je suis né j’pleurais déjà !
Moi qui baignais dans l’insouciance, imaginez qu’à ma naissance,
Lorsque j’ai vu que le docteur brandissait un grand sécateur !
Pour me sectionner le cordon, il louchait dans ses vieux lorgnons !
Songez que s’il s’était trompé, qu’il m’avait coupé le sifflet,
J’s’rais p’t’être la fille à mon papa !
Il s’en faut de peu quelque fois, pour être un homme !
2°)- J’suis pas du nord du Canada ; J’ai pas d’cousin en Alaska.
L’hiver c’est pas dans ma nature. J’suis pas né couvert de fourrure !
Pourtant dès ma première tétée, ne sachant à quel saint me vouer,
Ils m’ont plongé dans l’eau glacée ; paraît-il pour me baptiser !
J’ai failli mourir sous la croix, j’étais momifié par le froid !
Pour mériter le paradis
Faut-il souffrir l’enfer ici, pour être un homme ?
3°)- L’école m’a appris peu de choses, du moins sur les choux et les roses.
Si elle fourmillait de leçons sur les chenilles, les papillons,
Rien sur l’humain, en la matière, n’excédait les préliminaires !
Même les parents, côté infos, respectaient le silence radio.
La petite graine et l’Saint-Esprit leur fournissaient des alibis
J’en étais de ma poche souvent !
J’pouvais pas compter sur les grands pour être un homme !
4°)- Moi qui déteste tant la guerre, j’ai fait le service militaire
Avec des durs, des commandos surtout ramollis du cerveau,
Qui jouaient avec nos permissions pour peu qu’on ait les cheveux longs !
Dévoué, je rasais les tignasses de tous les copains de ma classe !
Mais ma crinière de percheron me retombait seule sur le front,
Et j’étais bon pour les corvées !
Qu’les chauves sourient, moi j’ai pleuré pour être un homme !
5°)- Les femmes réclament la parité, chez nous c’est déjà dans les faits !
J’assume les tâches du logis, pour soulager ma femme chérie.
Et comme je suis un grand enfant, elle gère mon emploi du temps.
Pour m’encourager à Noël, elle m’offre une paire de gants d’vaisselle !
Elle boit d’la bière d’vant la télé, avachie dans mon canapé,
Et me reproche de voir maman !
Faut savoir vivre avec son temps, pour être un homme !
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