Le procès des charançons

 
Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 22/03/2017 –  ISWC : T-703.718.079.5

1°)- Nous jugeons en cet an de grâce mille quatre cent soixante-trois
Un ravageur des plus voraces, un charançon sans foi ni loi !
Défenseur de ce vil insecte absent bien que dûment convié,
Sieur Maître Denis De La Nouette, vous aurez charge de plaider ! (Bis)

2°)- Mais avant, pour notre paroisse, ses demandeurs, ses paysans,
Procureur Gilles De La Coiffe, parlez au nom de vos plaignants !
Monsieur Le Juge Ecclésiastique, la récolte de mes clients,
Le fruit d’un travail authentique, promettait farine et pain blanc ! (Bis)

3°)- Nul n’avait, de mémoire d’homme, vu céréales aussi dorées,
De grains de blé aussi énormes qu’un pigeon pouvait s’étrangler !
Hélas, flairant la bonne affaire jusqu’à la poursuivre au grenier
Ces bestioles, à l’état larvaire, se sont empiffrées sans pitié ! (Bis)

4°)- Cette vermine lâche et traître festoyait gueule enfarinée
Mais se refuse à comparaître, là, sur le banc des accusés !
Sieur Maître Denis De La Nouette, puisqu’ici vous représentez
Cette calamité d’insecte, qu’avez-vous donc à déclarer ? (Bis)

5°)- Procureur Gilles De La Coiffe, mes clients sont tout excusés
Car leur talent de xylographe n’en fait pas moins des illettrés !
Ils n’ont, sans logis, point d’adresse et ne sachant lire le courrier
Je ne vois pas par quelle prouesse ils eussent pu ici siéger ! (Bis)

 6°)- J’ajoute à cela la distance qui les sépare du tribunal !
À notre échelle, c’est la France qu’ils traverseraient à cheval !
De plus ils sont cloués au sol car leurs élytres sont collés
Et la plus simple des rigoles est, à leur taille, une vallée ! (Bis)

7°)- En tant que Juge Ecclésiastique, Maître, j’entends vos arguments
Mais vos clients microscopiques ont l’appétit d’un régiment !
Lésinent-ils quand ils s’emploient à s’emparer de nos cultures ?
Leur nombre fait ici le poids, leur force est d’une autre nature ! (Bis)

8°)- Messieurs les Juge et Procureur, la stature des accusés
Vous prouve bien qu’ils sont mineurs, que la loi doit les protéger !
N’ont-ils, pour subsister, point droit de se nourrir de végétaux ?
Ignorez-vous que dieu créa, avant l’homme, les animaux ? (Bis)

9°)- Réjouissez-vous de leur mesure quand grouillent derrière l’horizon
D’abominables créatures, grandes de quatre pieds de long !
Leurs pattes sont armées de dents dont les menuisiers font des scies,
Quand sous la loupe, mes clients, se font toiser par les fourmis ! (Bis)

10°)- Monsieur Le Juge, l’éloquence de Maître Denis De La Nouette
Fait table rase des semences détruites par ces sales bêtes !
Si quelques monstres existent ailleurs, nos charançons n’en sont pas moins
La cause de notre malheur, du pillage de notre bien ! (Bis)

11°)- Nos usuriers sont à la porte pour nous mettre la corde au cou
Et la famine nous escorte tant ces fléaux mangent nos sous !
Nous sommes braves paysans, nous cultivons sans rechigner
La terre qui, faute d’argent, appartient toute à l’évêché ! (Bis)

12°)- Certes, la science agronomique et ses potions d’apothicaire
Nous vendent moissons mirifiques contre souillure dans nos rivières !
Nous n’usons point de ces poisons, respectant, par nature, la vie,
Mais alors que les charançons, payent la dîme, eux aussi ! (Bis)

13°)- Ainsi donc en cet an de grâce mille quatre cent soixante-trois
Le Sieur Gilles De La Coiffe gagnait son procès de bon droit !
Les charançons furent priés de déguerpir de la région
Sous peine d’être excommuniés, ce qui leur fit forte impression ! (Bis)

 

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