Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 10/12/2015 – ISWC : T-703.499.862.6
(à l’ami poète Gilles COIFFET un gars du bâtiment… )
1)- J’ai toujours, au fond de mes poches, au moins mon mètre et mon couteau,
En bandoulière une sacoche remplie de pinces et de marteaux !
Quand je déboule en salopette, je fais la joie de mes clients.
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
2)- Que je tuyaute ou bien menuise, j’ai, paraît-il, des doigts de fée
Mais je suis seul dans l’entreprise sans aucun don d’ubiquité !
Lorsque surgit ma fourgonnette, combien sont morts en m’attendant ?
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
3°)- Je ne ménage pas ma peine quoiqu’il en coûte à ma santé
Soixante-dix heures par semaine quand je veux bien lever le pied !
L’anatomie de mon squelette ne reconnaît plus ses enfants !
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
4°)- Je fais se pâmer les bourgeoises en transpirant dans mon marcel !
Empreintes de pensées sournoises, au moindre émoi, elles m’appellent !
Quand je débouche leur cuvette, j’userais d’un charme insolent !
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
5°)- La clientèle me vénère ! Je me crois “envoyé des dieux”
Chargé de mission sur la terre pour servir les nécessiteux !
Pourtant pour beurrer mon assiette, je dois monnayer mes talents ?
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
6°)- J’ai quelques revers de fortune, quelques factures sous le bras,
Quelques larrons cousus de thunes qu’ils nichent dans leur matelas !
Mais pendant qu’ils comptent les chouettes, la nuit, je dors paisiblement !
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
7°)- Je me fais vieux côté carcasse, j’ai du jeu dans les roulements,
Plus un cheveu sur ma tignasse morte au front des emmerdements !
Mon corps, défiant les baromètres, prédit la pluie et le beau temps !
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
8°)- Bien que les vers lorgnent mes planches, je demeure vert du ciboulot !
Pour transmettre mon expérience, j’enseigne aux gamins mon boulot !
Si je veux toucher ma retraite, je dois former des cotisants !
Je suis un travailleur honnête, mon turbin c’est le bâtiment !
9°)- Un jour j’écrirai mes mémoires, sur un carnet petits carreaux,
Pour calepiner mon histoire en mesurant l’aplomb des mots !
Pour faire le mur de mes ancêtres, dernier chantier de mon vivant
Je serai travailleur honnête comme ils vécurent maçons francs !
Et je leur dois, un peu, peut-être, d’être, un peu, poète-artisan…
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