Le luth continue

 
Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 28/08/2015 – ISWC : T-703.450.504.1

1°)- Il était un trouvère, gribouilleur de chanson
Une âme buissonnière, un esprit vagabond,
Un poète amoureux d’une folle de messe
Dont il touchait des yeux la jolie paire de tresses !

2°)- Son luth en bandoulière et la barbe fleurie
Il allait solitaire dans le vent, sous la pluie.
Il couchait dans les bois, l’hôtel de la débrouille
Tout fripé par le froid qui lui gelait la bouille !

3°)- En attendant l’aurore, des perles de rosée
Dessinaient sur son corps des toiles d’araignées.
Inspirées par sa blonde pour chanter ses mâtines
Ses hormones fécondes lui rougissaient la mine !

4°)- Il vivait de son art, puisait son écriture,
Ses notes blanches ou noires, au jardin d’Épicure ;
Où sa quiétude, incline aux plaisirs jardiniers,
Lui mettait, pour la rime, une main au plumier !

5°)- Amateur de tripailles, dévot du bien manger,
L’homme faisait ripaille au couvent du comté.
Pour freiner ses ardeurs, préserver ses novices,
La mère supérieure, seule, écartait le vice !

6°)- Après avoir fauté, péché par gourmandise,
Il devait honorer son ardoise à l’église.
Un prêtre ensoutané, habillé de vertu,
Pour mieux le confesser, lui présentait son dû !

7°)- Une fois pardonné, le compteur à zéro,
Le bougre auréolé bâillait sous les corbeaux.
Un écureuil en quête d’une cachette, astuce
Pour planquer ses noisettes, lui fourrait bien des puces !

8°)- Sa sieste interrompue par les démangeaisons,
Il chassait les intrus, ôtant son pantalon.
Une ancienne pucelle, oubliant son arthrose,
Referma son missel pour soutenir sa cause !

9°)- Le jeune troubadour en fut émoustillé
Et s’enivra d’amour pour la belle édentée
Qu’il étrangla un soir aux cordes de son luth,
Actant leur désaccord après moult dures luttes !

10°)- Libre d’engagement, il reprit les chemins
Qui mènent où va le vent quand il est musicien.
Il sut aimer les femmes, seule richesse des gueux
Qui tirent, corps et âme, le diable par la queue !
Il sut aimer les femmes, seule richesse des gueux,
Qui tirent, corps et âme, le diable par la queue !

 

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