Le bien-malchanceux

 
Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 14/10/2016 – ISWC : T-703.645.367.7

1°)- Sur moi, au berceau, une fée s’était penchée !
Hélas un peu trop, l’ivrogne m’a renversé !
Cet acte fâcheux me couvrant d’humiliation,
J’entrais, malchanceux, dans la vie sans illusion !
Du train où j’ai chu, ne pouvant finir plus bas,
J’étais convaincu de devoir porter ma croix !
Du haut de mes langes, sans étoile à mon chevet,
S’il passait un ange jamais il ne s’arrêtait !

2°)- Mes procréateurs qui aimaient biberonner
Pour calmer mes pleurs, me tétinaient au rosé !
Mon foie déconfit, mes neurones alambiqués,
J’étais mal parti pour finir nobélisé !
Mes pauvres parents, eux-mêmes hantés par la poisse,
Me voyaient marchant loin derrière mes godasses !
Fort de leur confiance, j’allais finir au zoo,
Pariant sur ma chance, dans l’enclos des bonobos !

3°)- J’ai cru me sauver par l’école communale
Et m’y réchauffer dans la classe auprès du poêle !
Mais sournoisement, l’austère curé, en sous-main,
M’asseyait devant pour mieux me reprendre en main !
L’entrée en matière, au propre et au figuré,
De ces cours primaires, m’a fait sortir le premier.
Lâchant mes études, je jetais mon dévolu
Sur la zénitude pour glander comme un perdu !

4°)- Fuyant le boulot, pour gagner deux fois trois sous,
Restait le gros lot pour me tirer de mon trou !
Manque de fortune, bien que marchant dans la crotte,
Jamais une tune ne tombait dans ma cagnotte !
Ma sexualité, tristement je le confesse,
Vu mon pedigree, n’attirait pas les gonzesses !
Sans l’ombre d’un charme, sous mon chêne, cœur battant,
J’invitais des dames qui me prenaient pour un gland !

5°)- Vivant à la cloche du casse-croûte au coucher,
Traînant mes galoches j’allais sonner au clocher.
Un moine à tonsure aussitôt me fit entrer,
Sa robe de bure mal occultant ses pensées !
On me prit en file, queue leu leu en farandole,
Sardiné sans huile, partant pour la casserole !
De mon rang d’asperges, je m’extirpais sans façon
En homme sain, vierge, ceinturant mon pantalon !

6°)- Je courrais encore si la faim, me tenaillant,
N’pesait sur mon corps pour m’imposer son pas lent !
Hasard du destin, je tombais sur des pommiers,
Un joli jardin qui cherchait son jardinier !
D’une voix friponne, une belle jardinière,
Pour croquer ses pommes, m’accueillit les bras ouverts !
Quand, pauvre sans dent, je vins lui conter fleurettes,
Elle, sur-le-champ, prit la poudre d’escampette !

7°)- Ève pour la chose me préféra un beau diable,
Avec mes six roses je restais inconsolable !
De son cou, privé, j’allais, pour me pendre ailleurs,
Rechercher la fée de mon berceau de malheur !
Retrouvant Clochette épongée dans la vinasse
Je pris sa baguette et la changeai en limace !
Pour bien terminer, comme l’on dit en chanson,
Je l’ai fait bouffer par un gentil hérisson !
Je l’ai fait bouffer par un gentil hérisson !

 

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