Il était là mon atelier

 
Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 01/12/2013 – ISWC : T-703.185.789.5

1°)-  Il était là mon atelier avec son bois sous le préau
Avec ses murs un peu ridés, avec ma vie dans les copeaux.
Il était fier de travailler ses belles planches sciées au cœur.
Il fallait l’entendre gueuler quand il rabotait mon bonheur !

Y’avait du bois sur les chariots qui nous réveillait le matin.
Dire qu’il tardait, notre boulot, de s’accomplir entre nos mains !
Il était là mon atelier avec le vent dans ses tuyaux,
Ses tuyaux d’orgues entrelacés, ses veines étranges sous la peau.

2°)- Ils sont venus un triste jour, force cravates autour du cou,
Non pas pour nous porter secours, nous ne demandions rien du tout.
Avec leurs mines agglomérées, ils affichaient en trompe-l’œil
Qu’il ne fallait pas s’inquiéter, quand ils mesuraient nos cercueils !

À ceux qui voulaient bien les croire, un peu plus loin,  ils ont menti.
Jusqu’au lendemain de leurs morts, ils se rêvaient encore en vie.
Il était là mon atelier avec ses hommes encore debout,
Avec le cœur à travailler et la passion par-dessus tout.

3°)- Il était là mon atelier qui fourmillait dans tous les coins
De machines-outils, d’ouvriers avec un métier en commun.
Il bourdonnait souvent trop fort, on en avait plein les oreilles.
Il fallait une voix de Centaure ou le langage des abeilles.

Bien sûr ça criait quelques fois, ça fait partie du quotidien
Entre les filles, entre les gars, mais on allait notre chemin.
Comme un enfant au paradis, on gaspillait notre bonheur.
On a souvent croqué ses fruits en ignorant son arbre en fleurs !

4°)- Ils ont surgi, sombres vautours, alors que nous n’étions pas morts,
Pour nous dépecer tour à tour, pour nous déchirer corps à corps.
D’abord, ils nous ont pris le pain, notre travail, notre présent,
Jurant qu’ils n’y étaient pour rien si le marché est moins coûtant !

Puis les machines se sont tues, avant la poussière et la rouille.
Enfin le silence est venu porter en terre notre dépouille.
Encore serions-nous morts en guerre, tous sur le pont d’un cuirassier !
Quitte à finir à cœur ouvert, au moins aurions-nous pu lutter.

5°)- Il était là mon atelier, mais il n’est plus… Ils l’ont fermé !

 

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