Homo Sapiens Automobilicus



Paroles et musique : Jean-Marc PAVAGEAU – Le 20/05/2017 – ISWC : T-703.756.408.4

1°)- Je dormais là sans concession dans une fosse peu commune,
Les os couchés sur le limon, avant que l’on ne m’importune.
Lorsqu’on déterra mon squelette âgé de trois cent mille années,
J’avais encore toute ma tête et quelques pièces détachées !
On tripota mes vieux fossiles, profanant mon intimité
Pour me percher dans la famille d’où descendrait l’humanité !

2°)- Étiqueté dans mon musée, ça me faisait un beau fémur
De me voir ainsi reluqué par autant de pâles figures !
Mes descendants dépigmentés, aux grands yeux de poissons bouillis,
Me faisaient peine à regarder, tout gringalets, tout rabougris !
Las de valoir des cacahuètes, rassemblant mes os de guingois,
Je pris la poudre d’escampette, mon épitaphe sous le bras !

3°)- Méconnaissant la bicyclette, je dus à pied mettre les bouts,
Clopin-clopant, sans clopinettes, je pris mes tibias à mon cou !
Un clébard traînant le pavé s’en fut bientôt sur mes talons.
Loin d’être à un doigt de pied près, je lui offris, j’étais trop bon !
Le pauvre était tout côtelé ! Ses proies lui posaient des lapins,
Au point qu’un grand maître fourrier l’aurait choisi pour mannequin !

4°)- Ainsi partais-je à la conquête de territoires inconnus
De quelques femelles bien faites à qui coller la main au cul !
J’arpentais une plaine morne, clairsemée d’arbres déplumés,
Hérissée d’abris autochtones dressés jusqu’au ciel enfumé !
D’anciennes rivières de lave couvraient la terre de sentiers
Où de bruyantes étranges cages crachaient le feu pour avancer !

5°)- Pour approcher ces grosses bêtes qui chenillaient en procession,
Je dus bien me creuser la tête pour me cacher de troncs en troncs !
Outillé d’une branche forte que j’avais coiffée d’un caillou,
J’avisais un de ces cloportes afin de lui briser le cou !
Me voilà sur sa carapace d’où frétillaient des petits bras,
J’en croquais un, tout cru, sur place n’ayant plus rien dans l’estomac !

6°)- Puis matraquant cette coquille, je vis sortir par tous les trous,
Des humains tremblant sur leurs quilles, vocalisant des cris de fous !
J’assommais sitôt les plus moches de ces mâles dégénérés,
Éliminant, par mes taloches, les moins dignes de ma lignée,
Notamment quelques bourses molles, souffleurs de trompe invétérés,
Car s’ils maîtrisaient la parole, ils ne savaient plus qu’aboyer !

7°)- Fort de ma méthode archaïque, qui frappait au coin du bon sens,
Les crânes de tous ces loustics sonnaient bien creux d’intelligence !
Mon ancêtre, Homo Erectus, confronté à ces psychopathes
D’Homo Automobilicus, serait tombé sur quatre pattes !
En ayant soupé de la Science, rassemblant mes os de guingois,
J’offris mon corps, en subsistance, à mon clébard pour qu’il me broie ! (Bis)

 

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